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Mise en examen de quatre surveillants de Moulins-Yzeure : leur intervention a valu à un détenu trois côtes cassées et un hématome à l’estomac

Des surveillants manifestent aujourd'hui devant la maison centrale de Moulins-Yzeure en soutien à leurs collègues mis en examen pour « violences volontaires en réunion » sur un détenu. Bernard F. avait porté plainte pour des violences subies dans sa cellule du quartier disciplinaire le 10 janvier 2014.

Convoqués cette semaine suite au dépôt de plainte de Bernard F. en janvier, quatre surveillants ont été mis en examen après avoir été entendus par le juge d’instruction. Une décision contre laquelle des surveillants ont manifesté ce matin devant la centrale, affirmant qu’« il n’y a pas eu de coup porté » par les personnels mis en cause, qui auraient fait usage de « la force strictement nécessaire » pour contenir le détenu (représentant syndicat FO, AFP). Un travail fait « de manière très professionnelle », ajoutent les personnels pénitentiaires.

La conséquence de cet usage « très professionnel » de la force « strictement nécessaire » est établie par un certificat médical : Bernard F. souffre de « traumatismes multiples », de « fractures de 3 côtes » ainsi que d’une « contusion jéjunale ». Cette contusion du système digestif (saignements), aurait pu s’aggraver si Bernard F. n’avait pas été suivi de près par une équipe médicale. En effet, selon un médecin interrogé par l’OIP, « le patient doit obligatoirement rester à jeun pour permettre à la contusion de cicatriser ».

Un autre médecin ayant examiné Bernard F. contredit les allégations d’absence de coup porté en précisant à l’OIP que les côtes cassées sont nécessairement le résultat d’un « coup de genou ou d’un appui au niveau ventre » et ne peuvent avoir été commis par le détenu lui-même, à l’occasion d’une chute par exemple.

Les violences se sont déroulées le 10 janvier dernier au quartier disciplinaire de la maison centrale. Selon Bernard F., il avait fait l’objet d’un placement préventif en cellule disciplinaire à la suite d’une altercation avec un surveillant. Il se plaint du fait que « vers 18h, plusieurs surveillants (au moins 5) avec le brigadier » sont entrés dans sa cellule « casqués avec leur bouclier ». Il ajoute qu’ils l’ont « mis par terre sur le ventre, [lui ont] attaché les mains derrière le dos ainsi que les pieds [et lui ont] tapé sur les côtes, puis sur le ventre ».

Le syndicat FO ajoute encore pour contester la plainte que « le service médical a constaté les trois côtes cassées » seulement « dix jours après les faits ». En effet, à la suite de l’altercation, Bernard F. s’est plaint de fortes douleurs et a demandé à voir un médecin qui a été dépêché le 12 janvier par le service des urgences du CHU de Moulins. Dans son certificat médical, il précise que le détenu ressent une « douleur à la palpation costale gauche » et prescrit une radiographie qui sera effectuée le 14 janvier. Celle-ci n’ayant rien décelé et Bernard F. se plaignant toujours de douleurs, il demande une autre consultation. Deux autres médecins du CHU de Moulins viennent alors l’examiner et ce n’est que le 23 janvier qu’il est extrait vers le CHU de Moulins, où les trois côtes cassées ainsi que la contusion du système digestif sont enfin décelées.