Addictions

Les prisons concentrent une forte proportion de personnes en proie aux addictions. Un tiers de la population détenue à un problème avec l’alcool. La même proportion, et jusqu’à 60% dans certains endroits, avaient une consommation régulière de stupéfiants avant l’incarcération. Cannabis, mais aussi cocaïne, crack, héroïne, LSD, ecstasy, colles, solvants, médicaments détournés, etc. Et les consommations se prolongent en détention (OFDT, 2019). Cette prévalence est à relier à divers facteurs. La politique de « guerre à la drogue » et l’importance des incarcérations motivées par des infractions à la législation des stupéfiants, le lien entre violence et consommation d’alcool, mais aussi les situations de précarité et d’exclusion auxquelles cette population est souvent confrontée avant l’incarcération. Or, malgré l’ampleur des besoins, l’offre de soins reste bien inférieure à celle disponible en milieu libre. Par ailleurs, l’approche sanitaire de prévention et de réduction des risques infectieux ne parvient pas à s’imposer face à celle de lutte contre les trafics et l’usage de stupéfiants. Dans ce contexte, l’absence de distribution de matériel stérile (seringues, kit sniff, etc.) et certaines pratiques dérogatoires aux protocoles de soins – distribution de traitements de substitution sous forme pilé par exemple ou sevrage rapide – ont pour double conséquence de favoriser les consommations à risque et de produire une réaction de distanciation vis-à-vis des dispositifs de soins.

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