Lutte contre la radicalisation violente et le terrorisme
La prison désignée comme un incubateur du terrorisme, bien que la majeure partie des personnes écrouées pour des faits afférents n’ait jamais connu la prison auparavant, l’administration pénitentiaire a été sommée de faire de la lutte contre la radicalisation violente l’un de ses principaux chevaux de bataille. Avec une approche qui jette le voile sur le respect des droits fondamentaux. On ne vise plus l’encellulement individuel pour respecter la dignité des personnes en tant que telle, mais parce que l’on y voit un instrument de prévention du prosélytisme. Même chose concernant les activités en détention. Bafouées en tant que droits, on ne s’y intéresse qu’à titre de vecteur d’apprentissage de la citoyenneté. Et, en parallèle, se développent des régimes spécifiques extrêmement coercitifs, des mesures discrétionnaires et un gigantesque réseau de fichage de la population pénale, organisé autour du renseignement pénitentiaire, qui dorénavant peut mobiliser des techniques de captation de données (sonorisation de cellules, interception de communication, etc.). Avec à la clé : une stigmatisation des personnes détenues de confession musulmanes, des amalgames et des effets de surinterprétation, un déploiement de mesures de sécurité et de surveillance disproportionné et attentatoire aux libertés individuelles, des mécanismes d’étiquetage et d’entrave à la réinsertion. Mais aussi bien souvent un renfort du rejet des institutions. Comme le rappelle le sociologue Fahrad Khoroskhavar, « si on considère l’islamisme radical comme une forme de vengeance, la prison l’encourage en raison même de la distorsion qu’elle fait subir aux relations humaines en son sein » (2016).
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