Source : BVA-États généraux de la condition pénitentiaire, « Consultation en vue des États Généraux de la condition pénitentiaire – Résumé par thèmes », octobre 2006.
La préparation à la sortie
Taux d’insatisfaction des détenus : 78 %
Taux d’insatisfaction globale des autres acteurs du monde pénitentiaire : 87%
« Plus de 3 détenus sur 4 se déclarent insatisfaits de la préparation à la sortie de prison. Pour y remédier, les détenus expriment de manière massive un grand nombre d’attentes : “systématiser le recours aux permissions de sortir pour préparer le retour à la vie libre“, “faire de la réinsertion la mission première de l’administration pénitentiaire“, “développer les aménagements de peine destinés à favoriser la recherche d’un travail et d’un hébergement à la sortie“, “faire en sorte que les détenus puissent bénéficier dès leur sortie des allocations de ressources auxquelles ils peuvent prétendre“. Les acteurs du monde judiciaire et pénitentiaire partagent et renforcent ce constat, puisqu’ils expriment au sujet de la préparation à la sortie leur plus fort taux d’insatisfaction. Il est particulièrement fort chez les avocats (il s’agit de leur seconde source d’insatisfaction), les personnels de santé (première source d’insatisfaction), les intervenants extérieurs (première source d’insatisfaction) et les travailleurs sociaux puis parmi les magistrats (quatrième source d’insatisfaction) et les familles. Les surveillants expriment en la matière leur troisième source d’insatisfaction, de façon très largement majoritaire. L’attente prioritaire pour nombre des acteurs (les familles, les travailleurs sociaux, les avocats, les personnels de santé et les intervenants extérieurs) est de “faire de la réinsertion la mission première de l’administration pénitentiaire“. Pour les surveillants il est essentiel de “développer les aménagements de peine destinés à favoriser la recherche d’un travail et d’un hébergement à la sortie“ et, plus encore, “d’élaborer dès l’incarcération un projet de préparation à la sortie“, attentes partagées par environ 8 détenus sur 10. Les magistrats et les travailleurs sociaux insistent particulièrement sur l’accès aux droits sociaux les premiers en proposant de “doter tout lieu de détention d’une plate-forme d’accès aux services sociaux“. »
l’accompagnement à la sortie
Taux d’insatisfaction des détenus : 73 %
Taux d’insatisfaction globale des autres acteurs du monde pénitentiaire : 82 %
« Plus de 7 détenus sur 10 se déclarent insatisfaits de l’accompagnement à la sortie de prison. De même que pour ce qui concerne la préparation à la sortie, ils manifestent leur adhésion massive (plus de 3 détenus sur 4) à six des neuf actions proposées. Selon eux, les trois actions prioritaires à mettre en œuvre sont d’ “élargir les possibilités d’accès des sortants de prison aux dispositifs d’accueil d’urgence, d’hébergement et de logements sociaux“, de “lever les obstacles liés au casier judiciaire pour l’accès à la fonction publique“ et de “limiter les cas où un employeur peut demander la production d’un extrait du casier judiciaire“. L’insatisfaction des détenus est largement partagée par plus de 8 acteurs du monde carcéral sur 10. Le mécontentement le plus fort apparaît parmi les travailleurs sociaux et les avocats, suivis de près par les magistrats, les intervenants extérieurs, les personnels de santé, puis les familles. Les personnels de surveillance expriment une insatisfaction moindre mais néanmoins très largement majoritaire. “Permettre aux personnes libérées de poursuivre à l’extérieur une formation commencée en prison“ est l’action prioritaire des avocats. Les surveillants et les magistrats mettent quant à eux l’accent sur le fait “d’assurer la continuité de suivi et de soins psychiatriques à la sortie de prison“. Le personnel du service social estime prioritaire d’“élargir les possibilités d’accès des sortants de prison aux dispositifs d’accueil d’urgence, d’hébergement et de logement sociaux“. Les familles jugent avant tout prioritaire de “limiter les cas où l’employeur peut demander la production d’un extrait de casier judiciaire“. »