Protection sociale
Les mesures de cohésion sociale s’arrêtent aux portes des prisons. Les allocations chômage s’interrompent au-delà de quinze jours de détention. Et le versement du revenu de solidarité active (RSA) n’a plus court après soixante jours de prison, que la personne soit condamnée ou prévenue. En ce sens, l’incarcération emporte « un effacement, une mort civile du détenu » selon les termes de Jean-Marie Belorgey, rapporteur du projet de loi portant création du RMI, qui qualifie de « déshonneur de la société » l’exclusion des personnes incarcérées de ces vecteurs de lutte contre la pauvreté. Les conséquences de cette « exclusion dans l’exclusion » sont pourtant connues des pouvoirs publics et des représentants de la Nation. Cela souvent été soulevées au Parlement. L’absence de ressources suffisantes en prison crée une dépendance qui pèse psychologiquement sur la personne détenue et la place dans une situation de grande vulnérabilité en détention. Elle peut aboutir aussi à une remise en liberté sans ressources et sans assistance, laquelle favorise les nouveaux passages à l’acte délinquant. A 1er janvier 2021, environ 13 500 personnes détenues ne disposaient que de moins de 50 euros par mois, soit 21,5% de la population carcérale (documents budgétaires annexés au PLR 2020).
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