Prévention de la récidive
Depuis le début des années 2000, la notion de prévention de la récidive a progressivement supplanté celle plus large de réinsertion sociale des condamnés, jusqu’à être consacrée dans la loi pénitentiaire de 2009 comme une mission principale de l’administration. Avec un accent mis sur la responsabilité individuelle qui peut occulter les facteurs socio-économiques. L’emploi du terme récidive en dehors de son cadre légal (c’est-à-dire la commission d’une infraction de même nature dans les cinq ans pour les délits), mais comme synonyme de réitération d’une infraction, contribue par ailleurs à mettre un voile sur un élément essentiel de la sortie de délinquance: la désistance est processus qui n’est pas forcément linéaire, et peut être marqué par des épisodes de réitération d’actes moins graves ou moins fréquents que les précédents. Considérer toute réitération comme un échec est ainsi une erreur. Et les sanctionner toujours plus sévèrement peut être contreproductif. Ces notions de prévention de la récidive et de désistance se retrouvent dans les recommandations du Conseil de l’Europe. Prenant acte des effets néfastes de l’emprisonnement à cet égard, il recommande aux États membres de privilégier les peines alternatives et de faire de la prison un « mode exceptionnel d’exécution d’une sanction pénale » (2016). Mais aussi de revoir le fonctionnement des établissements pénitentiaires de sorte à ce que la vie à l’intérieur soit aménagée de manière aussi proche que possible de celle de l’extérieur, et que les personnes détenues aient l’occasion d’exercer des responsabilités personnelles durant leur détention. Des préconisations qui ne trouvent guère de traductions concrètes en France.
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