Accès aux soins

En vertu de la loi du 18 janvier 1994 qui a confié au service public hospitalier la prise en charge sanitaire en prison, les personnes incarcérées devraient se voir garantir un accès aux soins équivalent à celui disponible en milieu libre. Cependant, c’est loin d’être le cas. La plupart des unités sanitaires n’assure pas de permanence en soirée, ni la nuit, ni le weekend. Par ailleurs, les effectifs de soignants n’ont pas suivi l’évolution du nombre de détenus et surtout de nombreux postes restent vacants (Assemblée nationale, avis sur le budget pénitentiaire 2020). Pourtant budgétés, nombreux postes ne sont pas pourvus.  22% des postes de spécialistes selon le dernier bilan publié (IGAS, IGF, IGSJ, 2015), comme 15,5% des postes de psychiatres, au point que le rapporteur de l’Assemblée nationale sur le budget 2020 en prison parle de « pénurie générale de psychiatres ». Vingt-et-une unités sanitaires fonctionnent avec moins de la moitié des effectifs de dentistes prévus d’après un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS, mai 2016). On compte en moyenne moins de 3,5 équivalents temps plein (ETP) de psychiatres et 5 ETP de psychologues pour 1 000 détenus ; mais aussi moins de 2 ETP de dentistes et moins d’un ETP de spécialistes pour le même nombre. Avec à la clé des délais d’attente exorbitants (jusqu’à huit mois pour entamer un suivi avec un psychologue) et des défaillances de prise en charge aux conséquences parfois dramatiques.

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