Cela fait 18 mois qu’aucun dentiste ne peut officier au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly (Guyane).
D’après une source pénitentiaire, plusieurs personnes détenues ont été contraintes de s’arracher les dents en cellule, et l’une d’elles aurait utilisé un coupe-ongles pour cette opération improvisée. Le rapport d’activité 2023 de l’unité sanitaire indique pourtant que les effectifs de dentistes sont complets au centre pénitentiaire. Cependant, précise-t-il, le non-remplacement d’un fauteuil dentaire depuis avril 2023 ne permet pas aux dentistes présents d’assurer leur travail.
Reconnaissant « des perturbations dans l’organisation des soins dentaires », l’Agence régionale de santé (ARS) a de son côté invoqué des « travaux […] indispensables pour garantir la mise aux normes et la sécurité des installations ». Elle a indiqué le 25 octobre qu’ils seraient prochainement finalisés, que « le matériel manquant [venait] d’arriver », et que « les équipes [étaient] mobilisées afin que les soins dentaires reprennent début novembre ».
L’OIP alerte régulièrement sur les difficultés d’accès aux soins dentaires en prison. Largement lié au sous-effectif des dentistes, ce problème est exacerbé par la pénurie de matériel technique et l’inadaptation de certains locaux, comme le documentait un rapport d’enquête de l’association en 2022*
Par Laure G.
Cet article a été publié dans le Dedans Dehors N°124 : Dix fois plus de suicides en prison qu’à l’extérieur