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- La disparition de la CNDS est une sorte d’hommage
- La pénitentiaire hors contrôle ?
- Le contrôle en mode majeur
Une illusion tenace s’est peu à peu évanouie. Celle d’un projet de loi pénitentiaire emportant l’adhésion de tous les acteurs du monde de la prison et reflétant un large consensus politique. Reste la réalité crue. Un texte qui oscille entre la consécration du « pareil » et l’avènement du « pire ». Inadmissible et effrayant. Une réforme dont il peut être certain qu’elle sera à l’origine d’une substantielle et tragique dégradation de la condition carcérale. Tant ses tenants sont aux antipodes des constats du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, tant ses aboutissants vont à rebours des préconisations du Conseil de l’Europe. Un comble, quand la voie était tracée de longue date, la feuille de route inlassablement rappelée. L’administration pénitentiaire, par delà le ministère de la Justice et le gouvernement, est parvenue à ses fins. C’est peu dire qu’elle ne souhaitait pas que son territoire soit rendu à l’espace de la loi commune. Et que ses us et coutumes laissent place aux impératifs de l’État de droit et aux exigences des droits de l’homme. Placé sous l’empire d’une politique pénale qui ne cesse de renforcer le béton dont elle s’est armée et sous l’emprise d’une politique pénitentiaire qui déploie sa chape de plomb, l’avenir des geôles françaises est pour le moins inquiétant.