Julie a 14 ans lorsqu’elle est interpellée pour avoir fumé un joint de cannabis dans la cour de son collège.
Elle écope d’un rappel à la loi, non mentionné au casier judiciaire et ne pouvant entraîner de poursuites judiciaires. Mais enregistré dans les fichiers de la police… Cinq ans plus tard, cet incident est invoqué pour lui refuser le permis de rendre visite à Romain, son petit ami détenu à la maison d’arrêt (MA) de Villefranche-sur-Saône. La direction de la MA estime que «ces éléments ne tendent pas à favoriser la réinsertion sociale ou professionnelle » du jeune détenu (courrier du 18 novembre 2014) ! Julie et Romain entretiennent une relation depuis deux ans. Elle suit des études de droit. Dans sa demande de permis de visite, elle indiquait vouloir soutenir son petit-ami, qui reçoit uniquement des visites de sa grand-mère, et lui apporter « la motivation nécessaire à se remettre dans la bonne voie ». Interloquée par le motif de refus, Julie a déposé le 15 janvier un recours gracieux auprès de la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lyon. N’ayant pas répondu dans un délai de deux mois, ce qui équivaut à un rejet, la DISP confirme implicitement la décision. La privation pour ce jeune couple du droit fondamental au respect de sa vie privée semble bien disproportionnée…
Coordination OIP sud-est