Dimanche 19, lundi 20 et mardi 21 avril, les détenus du bâtiment B de la maison d’arrêt de Grasse sont restés enfermés dans leurs cellules 24h/24. En cause, un grillage de la cour de promenade endommagé, qu’il était impossible de réparer immédiatement. Alors qu’à cause du confinement, les activités et les parloirs sont suspendus et les ateliers fermés, les détenus ont purement et simplement été privés de promenade.
D’autres solutions étaient pourtant possibles, comme par exemple envoyer les détenus du bâtiment B en promenade dans les cours des bâtiments A et C. C’est d’ailleurs l’option qui avait été retenue après les dégradations du mois de mars. Mais selon un syndicat pénitentiaire, les surveillants n’ont cette fois pas voulu « pénaliser » les détenus des autres bâtiments. Et ont donc préféré laisser ceux du B confinés pendant soixante-douze heures, jour et nuit, dans leurs cellules de 9m², dans lesquelles ils sont souvent entassés par deux – cellules par ailleurs insalubres et infestées de cafards, comme nous le rapportent certains détenus. Dans ces conditions, la douche, dont les cellules ne sont pas équipées, constitue alors la seule opportunité de s’échapper brièvement de ces quatre murs : « Pour les douches, on est cinq ou six, dans 9m², alors qu’il n’y a que trois jets d’eau disponibles – le reste ne marche pas. Les douches sont insalubres, avec des champignons sur les murs et le plafond. »