Remise à niveau, préparation au Bac ou capacité en droit... quelque 3 000 détenus recourent aux services d’enseignement à distance d’Auxilia, y trouvant un accompagnement personnalisé, adapté à leur niveau.
L’association assure 65% des formations par correspondance réalisées en prison. Elle se trouve aujourd’hui en « grand péril du fait d’un changement de législation sur la taxe d’apprentissage ». Cet impôt, versé par les entreprises, est redistribué aux organismes de formation. Mais les critères ont été modifiés en mars 2014, et Auxilia n’est plus habilitée à le percevoir pour ses activités d’enseignement à distance. L’association se trouve ainsi privée « de la part la plus importante de ses ressources financières (environ 50 à 70 % selon les années) » et menacée d’un dépôt de bilan. Ses administrateurs ont demandé aux ministères de la Justice et de l’Éducation nationale de revaloriser la subvention qu’ils lui octroient et de l’aider à obtenir une dérogation lui permettant de continuer à percevoir cette taxe. Elle a également sollicité le soutien des entreprises « prestataires de gestion déléguée » du ministère de la Justice. Sans résultat à ce jour. Quand on voit les sommes aujourd’hui dégagées pour lutter contre le radicalisme islamiste en prison, les restrictions budgétaires ne peuvent plus être invoquées. Et quand on sait l’importance pour des détenus ayant souvent un faible niveau scolaire d’accéder à un enseignement ou une formation pour se donner une chance de réinsertion et sortir de la délinquance… l’on a fini de se convaincre que les pouvoirs publics n’ont aucun sens des priorités.
Auxilia, communiqué du 10 février 2015