« Le temps de l’incarcération, qui devrait être un temps utile, reste, en fait, un temps mort », constatait il y a dix ans le sénateur Jean-René Lecerf, rapporteur du projet de loi pénitentiaire. L’obligation d’activité insérée dans la loi pénitentiaire adoptée en 2009 n’y a rien changé. Le quotidien des prisons reste marqué par un grand désœuvrement : les personnes détenues ne bénéficient, en moyenne, que de 3 h40 d’activités par jour en semaine, et 24 minutes le week-end, toutes activités confondues  (socio-culturelles, sportives, éducatives et travail). Des activités qui restent trop souvent occupationnelles et démunies d’intérêt en termes de préparation à la sortie. Outre le déficit de moyens, l’accès aux activités se heurte à de nombreux obstacles – insuffisance de l’offre, contraintes organisationnelles et sécuritaires… – et n’est au final réservé qu’à une minorité de détenus. Pourtant, le Conseil de l’Europe recommande un programme « équilibré » d’activités permettant aux détenus de passer au moins huit heures par jour hors de cellule, et alliant formation professionnelle, travail, activités socioculturelles ou éducatives et programmes visant à favoriser la sortie de délinquance. En France, la priorité est donnée au maintien de l’ordre et de la sécurité en détention et une politique volontariste et réfléchie pour donner un contenu à la peine fait encore défaut.

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