Free cookie consent management tool by TermsFeed

Privé d’emploi, sommé d’en avoir un

En juin dernier, j’ai été condamné à 2 ans de prison ferme et 8 000 euros de partie civile. Pourtant, j’avais un emploi stable et une situation familiale solide. Les faits dataient de 2020.

À l’audience, ma peine était aménageable. Je n’étais pas censé être incarcéré immédiatement, puisque j’avais 10 jours pour faire appel. Mais le magistrat a décidé de me placer directement sous mandat de dépôt. Père de 5 enfants, j’ai été brusquement arraché à ma famille.

Résultat ? j’ai perdu mon emploi, je me retrouve endetté de 8 000 euros, et je vais sûrement accumuler des factures impayées.

Aujourd’hui, en prison, on me demande une promesse d’embauche pour envisager un aménagement de peine. Mais c’est un paradoxe : on m’a désinséré il y a deux mois, et maintenant on me demande de prouver que je suis inséré.

N’aurait-il pas été préférable de le faire directement à la barre ?

J’aurais gardé mon emploi, j’aurais pu payer mes dettes et indemniser les parties civiles plus facilement. Cela aurait évité aussi de coûter de l’argent à l’administration pénitentiaire et d’occuper une place dans une prison déjà saturée : 1 200 détenus pour 500 places.

Ce témoignage illustre cruellement ce que l’OIP dénonçait déjà dans Dedans Dehors.

Cinq ans plus tard, rien n’a changé. La surpopulation explose, et des vies basculent dans une spirale de désinsertion évitable.