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Quand la vie d’un homme ne vaut plus rien

En prison, la violence est partout. Intrinsèque. Ces quelques réflexions, venues de l’intérieur, en témoignent. Et rappellent l’absurdité de l’enfermement et ses effets désastreux sur les hommes comme sur la société.

« Qu’il soit lié aux différents trafics, au racisme, ou tout simplement à la bêtise humaine, le climat de violence est présent ici comme dans énormément de prisons. Les problèmes du dehors se règlent entre ces murs, et les problèmes entre ces murs se règlent dehors. Menaces, pressions et violences qui se trouvent dans les cités se retrouvent forcément ici, puisque la plupart des détenus se connaissent et se fréquentent aussi bien dehors que dedans.

La violence appelle la violence.

Il est difficile de savoir où et quand ça va arriver, mais ça arrive quasi-quotidiennement. La vie d’un homme ne vaut plus rien. Quelques paquets de cigarettes, dix grammes de shit. Et peu importe la peine que ça peut engendrer derrière. Certains sont prêts à tout. Les « longue peine » n’ont rien à perdre, les fous non plus. Il faut savoir nager en eaux troubles pour faire sa détention sans histoire.

Depuis quatre ans et demi que je suis entre les murs, j’observe, j’écoute, j’analyse, je décortique, puis j’écris. Je n’avais jamais mis les pieds en ces lieux, il y a un grand enseignement à en tirer. La prison ne fait plus peur : ce n’est qu’une solution passagère. La violence appelle la violence – il ne faut surtout pas croire que l’on en sort meilleur. Elle laisse des traces, des cicatrices qui ne se ferment jamais.

La prison laisse des traces, des cicatrices qui ne se ferment jamais.

L’enfermement ne fait qu’aggraver les problèmes déjà présents dans notre société. Et la réinsertion, dès lors, est une utopie. La politique du « tout-prison » ne résout absolument rien. Le plus gros du travail à faire n’est pas dedans, mais bien dehors, par nos politiciens. À ce jour, en France, personne n’a la solution pour rendre sa dignité à la personne qui a fauté. Pourtant, certains pays y arrivent»