Pendant un mois et demi, la distribution du courrier a été quasiment à l’arrêt à la maison d’arrêt de Besançon : les correspondances mettaient plusieurs semaines avant de parvenir à leur destinataire, qu’il s’agisse de la personne détenue, de ses proches, ou de l’ensemble des acteurs de la détention.
À l’origine de ce dysfonctionnement, l’absence du vaguemestre, dont le rôle est de vérifier les courriers expédiés et reçus par les personnes détenues. Selon nos informations, il était en arrêt entre fin décembre et mi-février et n’a pas été remplacé, et l’affectation ponctuelle d’un agent à ses missions ne suffisait pas à écouler la masse quotidienne de courriers à expédier et distribuer.
Cette situation, qui met à mal le droit de correspondance des personnes détenues, a contribué à renforcer l’isolement dans lequel elles se trouvent. Certaines d’entre elles n’ont parfois pas accès aux autres moyens de communiquer avec leurs proches, parloirs et téléphone, notamment pour des raisons financières ou d’éloignement géographique.
Certaines, en attente de leur procès ou d’une décision du juge, ne seraient pas parvenues à communiquer avec leur avocat ou les magistrats en charge de l’exécution de leur peine. Un détenu s’est vu refusé ses remises de peine faute d’avoir pu fournir les justificatifs requis.
Le problème a affecté également le courrier interne, ralentissant le travail de l’ensemble des agents.
Cette situation intervient dans un contexte de forte pression sur la détention du fait de la surpopulation que connaît l’établissement. Au 1er janvier dernier, la maison d’arrêt accueillait 396 détenus pour
276 places. Les agents ne peuvent plus faire face à l’intégralité de leurs tâches et les personnes détenues en subissent les conséquences. Ainsi, l’accès aux cours et aux activités a été empêché au moins trois jours depuis le début de l’année, faute de personnel pour accompagner les détenus.