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Carte de la densité carcérale : mesurer l’ampleur d’une crise structurelle

Cette carte, proposée par l’Observatoire citoyen, illustre les taux d’occupation de chaque lieu de détention en France. Mois après mois, les records de surpopulation s’enchaînent sans relâche.

Au 1er septembre 2025, les chiffres restent accablants :

  • 70 % des personnes détenues vivent dans des établissements dont le taux moyen d’occupation atteint 165 % ;
  • Dans des dizaines de prisons, ce taux grimpe à 200 % ;
  • 5 500 personnes dorment encore sur un matelas à même le sol.

Une situation dénoncée depuis des années

En 2020, la Cour européenne des droits de l’homme condamnait déjà la France pour la surpopulation et les conditions indignes de détention, soulignant un problème structurel et un droit de recours inefficace.

Cinq ans plus tard, rien n’a changé. Les établissements pénitentiaires continuent de déborder, la dignité humaine reste bafouée, et les records de surpopulation s’accumulent.

Une régulation carcérale devenue urgente

Face à une situation structurelle et hors de contrôle, la quasi-totalité des acteurs du monde prison-justice – institutions, associations, magistrats, chercheurs – appellent à la mise en place d’un mécanisme national et contraignant de régulation carcérale.

Seule une telle mesure peut enrayer la spirale actuelle et garantir le respect des droits fondamentaux des personnes détenues, tout en réaffirmant la responsabilité de l’État face à ses obligations.

Des chiffres officiels… largement sous-estimés

Les taux présentés sur cette carte proviennent des statistiques officielles du ministère de la Justice, mais ils sont loin de refléter la réalité.

Depuis plusieurs années, l’Observatoire international des prisons (OIP) alerte sur les lacunes méthodologiques des données publiées : les chiffres globaux incluent souvent les quartiers femmes, mineurs ou semi-liberté, rarement saturés, ce qui minimise artificiellement les taux d’occupation réels.

Dans les quartiers hommes des maisons d’arrêt, où la majorité des personnes sont en détention provisoire ou purgent de courtes peines, la surpopulation atteint des sommets, parfois supérieurs à 200 %.

Pour une transparence réelle

L’OIP appelle à la publication mensuelle de données détaillées, transparentes et accessibles, permettant de rendre compte fidèlement de la situation vécue par les personnes détenues et les personnels pénitentiaires.

Seule une information complète et sincère peut servir de base à une politique pénitentiaire respectueuse du droit et de la dignité humaine.