Pendant environ deux mois, le formateur en boulangerie du centre de détention de Tarascon s’est vu confier une tâche peu banale : il avait l’obligation de jeter à la fin de chaque journée de formation la totalité de la production en pains et viennoiseries de ses élèves détenus.
Pour cause, des discordes liées au nombre de pièces que les apprentis boulangers pouvaient emporter dans leurs cellules. Certains se servaient plus que ce qui était autorisé, générant des tensions.
La direction de l’établissement, pour ne plus entendre parler de ce problème, a opposé une réponse insensée : l’ensemble des pains et viennoiseries devaient être jetés à la poubelle, soit une moyenne de 150 pièces par semaine entre septembre et novembre 2017. D’autres solutions avaient pourtant été proposées, comme par exemple la possibilité d’offrir la production à une association de charité : « Trop compliqué pour la direction qui ne voulait rien entendre », explique un employé de la prison.
Il a fallu que l’OIP alerte les médias pour que la direction de l’établissement revienne sur cette décision incongrue. Depuis mi-novembre les prisonniers de Tarascon peuvent à nouveau profiter des pains et viennoiseries fabriqués par leurs codétenus.