Depuis le 1er juin 2012, les familles, proches et visiteurs des femmes détenues au centre pénitentiaire de Rennes n’ont plus accès au service des parloirs les jeudi et vendredi de chaque semaine.
Prise sans concertation avec les associations partenaires, cette décision inclue à la fois la fermeture des parloirs et celle du service de réservation. Selon la direction du centre pénitentiaire, elle est rendue nécessaire par des « difficultés importantes liée au manque global d’effectifs » de surveillants. En cause, le non remplacement de cinq des dix agents rattachés au fonctionnement des parloirs, en arrêt maladie ou en congés maternité. Cette décision, prise à titre « temporaire », « n’a pas vocation à persister dans le temps » a souligné la direction, sans toutefois préciser la durée exacte de la mesure, toujours en vigueur début octobre. Et d’ajouter que « cette décision difficile à prendre n’aura qu’un impact très limité pour les personnes détenues et leurs familles, lesquelles bénéficient déjà de créneaux importants et d’une relative souplesse dans la prise de rendez-vous ». Pourtant, dans cet établissement de compétence nationale pour les femmes condamnées à de longues peines, nombreuses sont celles dont les proches résident à plusieurs centaines, voir plusieurs milliers de kilomètres. Lorsque les parloirs étaient accessibles tous les jours de la semaine, les proches avaient la possibilité de prendre plusieurs réservations consécutives. Ils pouvaient ainsi passer une semaine à Rennes et bénéficier de parloirs quotidiens. Dans un courrier adressé le 15 mai à la direction de l’établissement, plusieurs femmes détenues ont alerté la direction : dorénavant « nos proches se verront limités à une seule visite pour plus de trois jours de voyage ». Cette situation affecte également les femmes ayant pour seules visites celles de l’un des 18 visiteurs de prison intervenant dans cet établissement pénitentiaire. En raison de la suppression du créneau du jeudi, ces derniers ne peuvent désormais accéder à l’établissement que le lundi après-midi. Une restriction les plaçant dans l’impossibilité matérielle de répondre à la trentaine de demandes actuelles.
OIP