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Droit de réponse de M. Scotto, directeur de la maison d’arrêt de Nancy de novembre 2001 à juin 2005

En réaction à l’entretien de Cyrille Canetti, psychiatre à la maison d’arrêt de la Santé, publié dans le dernier numéro de Dedans-Dehors, droit de réponse de M. Stéphane Scotto, directeur des services pénitentiaires.

« La lecture de l’article paru dans le n° 81 d’octobre 2013 consacré au recueil des propos de M. Canetti concernant la prise d’otage dont il a été victime en exerçant ses fonctions à la maison d’arrêt de Paris La Santé me conduit à rectifier des mentions erronées de M. Canetti. Le propos de M. Canetti selon lequel j’étais chef d’établissement de la maison d’arrêt de Nancy en 2006 est erroné*. Les conclusions que retire M. Canetti de la supposée gestion d’une prise d’otage sur cet établissement de son agresseur sont donc dénuées de fondement. Respectueux de l’activité médicale que je me refuse à commenter, je souhaite à mon endroit et celui des cadres qui gèrent les affectations en établissements pour peines des personnes détenues ce respect. Je souligne la complexité de déterminer une affectation en établissement pour peine en prenant en compte le profil pénal et pénitentiaire d’une personne détenue, des éléments familiaux et le contexte des établissements susceptibles de l’accueillir. »

Stéphane Scotto


Pour rappel, le paragraphe concerné :

Que retenez-vous de la déposition du directeur-adjoint de l’état-major de sécurité de la direction de l’administration pénitentiaire, cité comme témoin ?

Cyrille Canetti : Je ne comprends pas l’aplomb de celui qui ne reconnaît jamais qu’il aurait été possible de faire autrement. J’ai trouvé très violent de l’entendre répondre sans sourciller : « On n’a pas fait d’erreurs. » Ce monsieur était chef d’établissement à Nancy lors de la première prise d’otage de Dorffer en 2006. Il était sous-directeur de l’état-major de sécurité lors des trois suivantes. A l’issue de la quatrième prise d’otage à Poissy en 2011 (non encore jugée), il s’est engagé auprès de Francis Dorffer, en présence de son avocate, à le faire affecter à Ensisheim s’il se tenait correctement. Cette parole n’a pas été tenue. Il se justifie à la barre en arguant que les 22 mois écoulés depuis lors « ne sont pas suffisants ». Par ailleurs, il soutient qu’il ne se sent plus lié par des engagements pris alors qu’il occupait un autre poste, ce que je trouve extrêmement choquant.

Enfin, il balaye les interrogations – notamment les miennes – sur l’absence de prise en compte des alertes que nous avions adressées sur le risque d’incident, en disant qu’il est toujours facile de prédire un événement après coup. Il ajoute que les critères d’affectation de Francis Dorffer (climat de l’établissement, de l’année de construction…) nous échappent: en clair, l’administration centrale sait faire alors que nous, les acteurs de terrain, avons une appréciation erronée parce que nous avons le nez dans le guidon.