« Parmi les sanctions qui augmentent la probabilité de récidive, les peines de prison ferme exercent l’effet le plus significatif ».
Telle est l’une des conclusions du Comité consultatif sur les sanctions (Sentencing Advisory Council) de l’État de Victoria (Australie), après un examen détaillé des peines prononcées par le Magistrates’ Court. Ce tribunal juge les délits mineurs et ne peut prononcer de peines d’emprisonnement supérieures à deux ans – ou cinq ans en cas d’infractions multiples. Comparé à une peine d’amende, l’emprisonnement ferme augmente de 11,3 % le risque de récidive ; et les peines dans la communauté, de 7,1 %. Les réponses non juridictionnelles (Criminal Justice Diversion Program) font, au contraire, plonger le risque de récidive de 41,3 % ; les peines avec un sursis total, de 8,4 % et les sanctions situées en bas de l’échelle des peines (low-end orders), telles que la dispense de peine ou la liberté sous conditions, de 8,6 %.
« Ces résultats suggèrent que la condamnation à une peine de prison ferme plutôt qu’à un autre type de sanction ne permet pas de réduire la récidive », observent les auteurs, qui en appellent à tirer les conséquences « quant à l’effet dissuasif de l’emprisonnement auprès des délinquants ». En termes de « protection de la communauté, ces peines ont peu d’effet au-delà de l’effet incapacitant immédiat ».
Sentencing Advisory Council, « Reo ending Following Sentencing in the Magistrates’Court of Victoria », Melbourne, Victoria, Australia, juin 2013.