25 avril 2014, manifestation de surveillants devant la maison centrale de Moulins-Yzeure. Ils protestent contre la mise en examen de quatre collègues pour des « violences volontaires en réunion » sur un détenu, qui se seraient produites le 10 janvier au quartier disciplinaire (QD).
FO-pénitentiaire affirme que les personnels mis en cause ont fait usage de « la force strictement nécessaire » pour contenir le détenu. Un travail fait « de manière très professionnelle », ajoutent même les représentants syndicaux (AFP). Un certificat médical établit les conséquences d’un tel professionnalisme : « traumatismes multiples », « fractures de trois côtes » ainsi qu’une « contusion jéjunale ».
Bernard F. explique pour sa part avoir été place préventivement au QD le 10 janvier, suite à une altercation avec un surveillant. Dans la plainte qu’il a déposée, il allègue que « vers 18 heures, plusieurs surveillants (au moins cinq) avec le brigadier » sont entrés dans sa cellule « casqués avec leur bouclier ». Il ajoute qu’ils l’ont « mis par terre sur le ventre, [lui ont] attaché les mains derrière le dos ainsi que les pieds [et lui ont] tapé sur les côtes, puis sur le ventre ». Une opération rétorsion contredite par FO-pénitentiaire, soutenant qu’ « il n’y a pas eu de coup porté ». Le syndicat fait valoir que « le service médical a constaté les trois côtes cassées » seulement « dix jours après les faits ». Un médecin ayant examine Bernard F. précise pourtant que les fractures résultent nécessairement d’un « coup de genou ou d’un appui au niveau du ventre » et ne peuvent avoir été causées par le détenu lui-même, à l’occasion d’une chute par exemple. Quant au retard de diagnostic, il s’explique. Après l’altercation, Bernard F. s’est plaint de fortes douleurs et a demandé à voir un médecin, dépêché le 12 janvier par le service des urgences du CHU de Moulins. Le certificat médical indique que le détenu ressent une « douleur à la palpation costale gauche » et prescrit une radiographie, qui sera effectuée le 14 janvier.
Celle-ci n’ayant rien décelé et Bernard F. se plaignant toujours de douleurs, il demande une autre consultation. Deux autres médecins viennent alors l’examiner, et ce n’est que le 23 janvier qu’il est extrait vers le CHU, où les trois cotes cassées ainsi que la contusion du système digestif sont enfin décelées.
OIP, coordination Sud-Est