C’était une altercation entre détenus pendant une partie de football, au centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, le 9 décembre 2013. Remontant de la cour de promenade, Cédric est attire dans une cellule pour « discuter » du différend qui l’a opposé à des codétenus.
Cinq a six hommes l’y attendent, cachés derrière le rideau de douche. Sitôt entré, explique-t-il à l’OIP, la porte est immédiatement refermée derrière lui. Plaqué au sol, roué de coups, Cédric parvient à se lever et à se dégager, avant d’ouvrir la porte et de repartir directement dans sa cellule. « Je ne me souviens plus très bien de la suite, je me suis évanoui, j’ai eu des trous noirs et c’est quand j’ai vu l’état de mon œil que j’ai compris que c’était grave » poursuit-il. Il est hospitalisé le jour-même et la perte de l’usage d’un œil est confirmée par les médecins.
Un certificat médical pour coups et blessures ayant entrainé 60 jours d’ITT (incapacité totale de travail) lui est remis. L’administration attend 24 heures avant de prévenir la police et une semaine avant d’informer sa famille. « Le surlendemain, on devait avoir un parloir. On nous a dit qu’il n’y avait plus de place, on ne nous a pas dit que mon fils n’était plus à la prison, mais à l’hôpital », témoigne sa mère auprès des médias (Le Progrès, 4 avril 2014).
En libération conditionnelle depuis le 24 mars, Cédric précise avoir « demandé plusieurs fois au brigadier de changer d’aile, avec mon compagnon de cellule, parce qu’on sentait qu’il y avait des tensions ici ». En vain. Son dépôt de plainte, enregistré le 23 décembre au commissariat de Bourg-en-Bresse, a donné lieu à l’ouverture d’une instruction.
OIP, coordination Sud-Est