Dossier de presse de l'OIP, 13 Octobre 2014
Depuis des années, le centre pénitentiaire de Ducos est dénoncé pour la dureté et l’inhumanité de ses conditions de détention, situation dont l’actualité vient d’être très récemment confirmée par le rapport du groupe de travail sur les problématiques pénitentiaires en Outre-mer auquel il avait été donné mission, le 10 septembre 2013, de « procéder à une étude approfondie spécifique à la problématique pénitentiaire en outre-mer ». Remis à la ministre de la Justice le 8 juillet 2014, ce rapport fait en effet une description alarmante de la situation de cet établissement, pointant notamment son surencombrement chronique, la multiplication des matelas posés à même le sol pour pouvoir héberger les détenus en surnombre, le développement des violences à l’encontre des personnels ou entre personnes détenues, l’insuffisance criante de l’offre de travail ou de formation à destination des détenus, l’absentéisme du personnel de surveillance ou encore le manque de personnel médical.
Quelques semaines plus tôt, le 20 mai 2014, le député de la Martinique Jean-Philippe Nilor interpellait la garde des Sceaux à propos de « la surpopulation carcérale, l’insécurité et l’insalubrité dans l’enceinte de la prison de Ducos ». Soulignant que cet établissement figure parmi « les plus surpeuplés de France », le parlementaire expliquait que: « 130 matelas répartis dans plusieurs cellules de 9 m² jonchent le sol et il n’est pas rare de compter jusqu’à 4 détenus par cellule. La population écrouée se plaint régulièrement de la vétusté des installations et de vivre dans un environnement infesté de cafards, rats et autres nuisibles. Certains détenus frustrés en raison de l’indécence de leurs conditions de vie, du manque d’activités proposées et de la promiscuité dans l’établissement, s’adonnent à des agressions physiques et verbales à l’endroit de leurs codétenus et des gardiens de prison. Il s’agit d’une véritable poudrière. »