À la prison des Baumettes, des problèmes d’eau chaude et de chauffage contraignent des personnes détenues à dormir habillées, se laver à l’aide de marmites d’eau chaude et tenter en vain de se réchauffer au-dessus d’une plaque de cuisson. Une situation qui perdure, semble-t-il, depuis l’ouverture du nouvel établissement en mai 2017.
Au centre pénitentiaire flambant neuf de Marseille, si les prisonniers n’ont désormais plus à se plaindre de l’extrême vétusté des locaux de l’ancienne prison, ils subissent des pannes récurrentes d’eau chaude et de chauffage. « Ils sont obligés de dormir avec des pulls, des bonnets, des chaussettes », témoigne la femme d’une personne détenue. « Pour se laver, ils doivent chauffer de l’eau dans une marmite » ajoute-t-elle. Dans la cellule de son mari, l’eau chaude semble être revenue depuis quelques jours. Mais pas le chauffage. Pour pallier cela, les personnes détenues gardent leur plaque chauffante allumée en permanence, en guise de chaufferette.
Ces défaillances semblent chroniques. D’après un membre du personnel, la situation perdurerait « depuis toujours » et concerne non seulement les cellules mais aussi certains locaux dédiés aux surveillants pénitentiaires. L’an dernier déjà, certaines personnes détenues avaient passé une partie de l’hiver dans le froid. En avril 2018, Guillaume Piney, alors chef d’établissement, admettait « des problèmes d’eau chaude » persistants[1]. Contactée, la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) indique que « tout est mis en œuvre pour rétablir la situation » et se félicite que « l’eau chaude sanitaire [soit] maintenant rétablie sur l’ensemble de la structure ». Mais, à ce jour, les problèmes de chauffage persistent, et selon la DAP, un secteur serait encore concerné. En attendant, l’administration a accordé aux personnes détenues privées de chauffage des couvertures supplémentaires.
L’Observatoire international des prisons a adressé un courrier à l’Agence régionale de santé pour l’alerter de cette situation attentatoire à la dignité des personnes détenues et demande à l’administration pénitentiaire de prendre des mesures durables afin d’y mettre un terme.
Contact presse : Amid Khalllouf · 09 50 92 00 34 · 06 50 73 29 04
[1] Libération, 11 avril 2018, « Les Baumettes, deux taules à angles morts ».