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Pour un véritable changement de cap en termes de politiques pénales, maintenant !

À l'issue des élections législatives, une certitude persiste : la nécessité d'un changement de paradigme en termes de politiques pénales, seul moyen de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes détenues.

Dimanche soir, les député.es d’extrême-droite, qui n’ont eu de cesse pendant la campagne d’user de raccourcis démagogiques visant une fois de plus à attiser le sentiment d’insécurité de la population, à coup de « l’extrême gauche va vider les prisons », n’ont pas obtenu de majorité. Ce résultat montre a minima que, non, tou.tes les français.es ne plébiscitent pas une politique autoritaire, répressive, raciste, sexiste et classiste.

Il n’en reste pas moins que le Rassemblement national n’aura jamais emporté autant de sièges à l’Assemblée nationale, passant de 89 à 143. La majorité gouvernementale des deux derniers quinquennats maintient quant à elle une place centrale au Parlement, malgré sa casse sociale et ses politiques pénales toujours plus répressives que de nouveaux records ont encore confirmées au 1er juin : 77 880 personnes sont enfermées dans les prisons françaises – soit 19 771 de plus en quatre ans –, dont plus de deux sur trois sont détenues 22 heures sur 24 dans des cellules de 9 mètres carrés dans des maisons d’arrêt au taux d’occupation moyen de 151%. L’inquiétude de voir ces politiques pénales et pénitentiaires persister voire se renforcer ne s’est donc en rien évaporée, et les risques sont réels à l’aune d’alliances à droite de l’échiquier politique.

L’Observatoire international des prisons – section française (OIP) tient à rappeler que des politiques pénales et pénitentiaires radicalement alternatives sont encore possibles, au-delà d’être absolument nécessaires et urgentes. L’objectif doit être de mettre un terme de manière urgente à la sur-incarcération des personnes précaires et à l’allongement des peines. Le nombre de personnes détenues doit baisser, drastiquement. La construction de nouvelles prisons ne réglera pas le problème, elle ne l’a jamais fait. Il faut une réforme en profondeur des politiques pénales, et à court terme une régulation carcérale qui, loin de consister en une libération massive fantaisiste, tiendrait à des mécanismes légaux déjà existants qu’il s’agirait d’utiliser pour respecter les droits humains les plus fondamentaux, au premier rang duquel le droit à la dignité.

La situation d’urgence dénoncée sans discontinuité par l’OIP n’a pas changé, et la notion d’affaires courantes mobilisée par le président de la République pour reporter les décisions politiques qui s’imposent est incompatible avec les nombreuses atteintes aux droits fondamentaux. Sans compter que la situation risque de continuer de s’aggraver cet été, avec le dispositif sécuritaire qui accompagne la tenue des jeux olympiques et paralympiques. C’est sans attendre que les traitements inhumains et dégradants doivent cesser entre les murs.

Contact presse : Sophie Larouzée-Deschamps · 07 60 49 19 96 ·  sophie.larouzeedeschamps@oip.org