L’Observatoire international des prisons – section française (OIP-SF) publie son rapport d’activités 2024, à un moment où les attaques contre les droits fondamentaux des personnes détenues se multiplient à vitesse grand V.
Si l’année 2025 a débuté sous le signe d’une frénésie sécuritaire et répressive assumée du ministère de la Justice – annonces sur l’expulsion des personnes détenues étrangères consacrant une double peine discriminante, suppression d’activités, menaces de contribution journalière aux frais d’incarcération ou rétablissement de quartiers de haute sécurité automatisant les mesures les plus attentatoires aux droits humains… –, ces offensives s’inscrivaient dans un climat déjà lourdement marqué. En 2024, l’OIP-SF s’est attaché à documenter les ressorts de cette dérive et à soutenir celles et ceux qui en subissent les effets au quotidien.
En confrontant les réalités carcérales à ce qui les génère ou les aggrave, l’association a mené un travail éditorial et de terrain important. Risque de répression autour des Jeux olympiques, impasse punitive en Kanaky – Nouvelle-Calédonie, remise en question de l’atténuation de responsabilité pour les mineurs et forte dégradation de leurs conditions d’incarcération… : autant d’exemples de politiques publiques analysées et dénoncées.
L’actualisation du Guide du prisonnier, mené tout au long de l’année, permettra de renforcer l’accompagnement des personnes détenues, en proposant une aide juridique concrète, accessible, et en fournissant un outil d’autonomie et de résistance.
En parallèle, l’OIP-SF a poursuivi :
- son soutien direct via la permanence d’alerte et d’accès aux droits,
- ses enquêtes de terrain sur la discipline en prison, les conditions de détention, et le suicide en détention
- son travail contentieux pour faire respecter les droits des personnes détenues,
- sa mobilisation publique et associative, notamment à travers la revue Dedans Dehors, ses nombreuses actions de sensibilisation ou les Journées nationales de l’OIP.
Alors que le seuil historique des 80 000 personnes détenues a été franchi fin 2024, l’OIP continue de réclamer une réforme structurelle du système carcéral et l’instauration, pour répondre à l’urgence face au chaos de prisons surpeuplées, d’un mécanisme contraignant et national de régulation carcérale.
En publiant ce rapport, l’OIP rappelle que les mesures politiques attentatoires aux droits humains de 2025 ne surgissent pas de nulle part, mais prolongent un affaiblissement progressif des garanties, que l’association documente et entend combattre sans relâche.
Refusons la résignation, affirmons la nécessité d’une autre politique pénale, fondée sur le droit, la justice et la dignité.
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