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Rénovation de la maison d’arrêt de Guéret : détenus et surveillants dénoncent une opération de communication de l’administration pénitentiaire

Surpris de découvrir dans la presse l’annonce de la réalisation d’un « vaste plan de rénovation » de la maison d’arrêt de Guéret, des détenus de la prison ont adressé à l’OIP une pétition dénonçant leurs conditions de détention. Signée par la moitié des personnes incarcérées,dans la maison d’arrêt, elle pointe l’état « aberrant » de l’établissement : vétusté et manque d’hygiène dans les cellules et toilettes, accès aux douches limité, cour de promenade endommagée, cabines téléphoniques défaillantes… La liste des griefs est longue.

« Exemplaire » titre un article paru dans La Montagne le 22 octobre dernier pour qualifier la maison d’arrêt de Guéret. Mentionnant un grand projet de rénovation ayant été engagé suite à la décision de non fermeture de l’établissement en 2011, il indique que l’administration pénitentiaire aurait « injecté plus d’un million d’euros dans cet établissement » en quatre ans. Et cite une responsable pénitentiaire selon laquelle « l’ensemble des cellules d’hébergement a été rénové (…) Il est clair qu’on investit sur l’avenir ». « Mensonger » réfutent les pétitionnaires. Ils contestent l’étendue des travaux réalisés, évaluant à quatre le nombre de cellules réellement refaites, les autres ayant été « rafistolées » si bien qu’il persiste des fuites dans les WC de certaines depuis plus de huit mois.

Le Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) relève également des dégradations matérielles dans un tract paru le 18 septembre, réclamant des « réparations » nombreuses et renvoyant explicitement « aux registres de contrôle des cellules ». Les détenus « à bout de nerfs » évoquent « l’état catastrophique » de la cour de promenade. Ils démentent « la construction d’un abri dans la cour et le goudronnage » mentionnés dans l’article et déplorent que la cour soit dépourvue de point d’eau et que ses urinoirs soient « habités par des rats ». Son préau serait inutile, ne permettant d’abriter que trois personnes assises, si bien que « lorsqu’il pleut, on se mouille » précisent-ils. Le prix à payer pour accéder aux deux seuls cabines téléphoniques disponibles. Ils signalent également que le sol se déforme en s’affaissant par endroits, rendant toute activité impossible sinon dangereuse. Un constat partagé par le SPS qui « se demande s’il ne serait pas plus urgent de procéder à des travaux dans cette cour, où par endroit, il s’est formé des trous, dus à un affaissement du sous-sol ? ». Pour les signataires, en colère contre ce qui ressemble à une opération de communication, « seule la façade extérieure » aurait été refaite, deux semaines avant la venue de la direction inter-régionale de Bordeaux pour une cérémonie organisée le 16 octobre.

Saisi par l’OIP le 28 octobre, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) confirme avoir fait les mêmes constats que les détenus lors de sa visite, en juillet 2014, et aurait par conséquent demandé à « connaître les mesures prises concernant l’entretien des locaux ». Également saisie par l’OIP, l’Agence régionale de santé du Limousin n’a quant à elle donné aucune suite à ce jour.

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