La « torture blanche ». Ainsi la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qualifie-t-elle l’isolement de longue durée qui peut être imposé aux personnes incarcérées. Car il a des effets dévastateurs sur celles qui le subissent : altération des sens, déstabilisation des repères spatio-temporels, décompensation psychologique, etc. Le considérant comme à l’origine de traitement inhumain et dégradant, le Comité de prévention de la torture du Conseil de l’Europe insiste pour que l’isolement qui consiste en un placement seul en cellule dans un quartier spécial, à l’écart du reste de la détention ne soit utilisé qu’à titre exceptionnel et que sa durée soit la plus courte possible, avec des voies de recours effectives. Des préconisations loin d’être respectées. Les motifs permettant de recourir à l’isolement restent extrêmement vastes et le contrôle juridictionnel des décisions de l’administration pénitentiaire reste encore trop largement inopérant. L’isolement tend ainsi à devenir un mode de gestion durable de certains publics, dont les personnes impliquées dans des affaires de terrorisme ou relevant du grand banditisme, et peut être imposé de façon continue durant des années.

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