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Atteinte au droit fondamental à la santé en prison : jusqu’à risquer sa vie pour accéder aux soins

Ce témoignage reçu à la permanence d’alerte et d’accès aux droits de l’Observatoire international des prisons nous montre jusqu’où les personnes détenues sont contraintes d’aller pour rappeler une évidence : le droit fondamental à l’accès aux soins dans des conditions dignes et respectueuses. Quand le secret médical est bafoué, quand la souffrance est ignorée, il ne reste parfois que l’acte désespéré de mettre sa propre santé en danger pour espérer être entendu.

«  » »À la suite de notre conversation téléphonique, je me permets, par la présente, de vous alerter de nouveau sur l’acharnement ainsi que sur le traitement d’exception et discriminatoire dont je suis victime au sein de l’établissement pénitentiaire.

Cette situation, à la fois ubuesque et choquante, n’est réellement plus supportable et porte assurément atteinte à mes droits fondamentaux : tant à mon droit à la santé qu’à mon droit au respect de ma dignité (présence systématique des surveillants lors de chaque consultation médicale et de chaque rendez-vous avec le SPIP…).

Je précise, par ailleurs, que la pièce dispose d’un système de vidéosurveillance.

Cette situation viole de manière délibérée et systématique le secret médical.

Je fais actuellement face à de très douloureuses épreuves de la vie (notamment le décès récent d’un de mes enfants et la maladie de ma compagne, atteinte d’un cancer à l’issue incertaine), épreuves pour lesquelles je n’ai absolument trouvé, à aucun moment, la moindre once d’humanité ni la moindre compassion de la part de l’établissement.

Dans une telle situation et de telles circonstances, pouvoir rencontrer une psychologue dans un cadre conforme aux exigences éthiques et déontologiques s’avère une véritable nécessité.

C’est pourquoi, au regard de l’ensemble de ces dysfonctionnements et manquements, et compte tenu d’une communication définitivement rompue avec la direction, je sollicite de toute urgence votre aide pour obtenir un transfert et quitter au plus vite cet établissement, avant de ne perdre définitivement pied et d’atteindre un point de non-retour.

Je vous informe, par ailleurs, que je refuse désormais l’intégralité de mes traitements médicaux contre l’épilepsie et le diabète (dont je suis insulino-dépendant), ce qui laisse craindre des crises d’épilepsie à répétition et un coma diabétique, pouvant aller jusqu’à ce que mort s’en suive si cela est nécessaire.

Veuillez agréer l’expression de ma considération distinguée.

Témoignage reçu à la permanence d’alerte et d’accès aux droits de l’Observatoire international des prisons le 18 août 2025.

Certificat médical Unité Sanitaire en Milieu Pénitentiaire -