À la permanence d’accès aux droits de l’OIP, les signalements liés aux nuisibles sont récurrents. Dans plusieurs établissements français, des personnes détenues doivent composer au quotidien avec des rats, des cafards ou des punaises de lit. Ces situations altèrent leur santé, leur sommeil et leur sécurité, et rappellent la persistance de conditions d’incarcération contraires au respect de la dignité humaine.
Ces deux témoignages ci-dessous, reçus au printemps 2025, illustrent la gravité de ces atteintes en détention :
« Des rats qui remontent des toilettes »
« Je me trouve à l’isolement […] et il se trouve qu’ici l’insalubrité est à son paroxysme. Des rats qui remontent des toilettes, des puces de lit… D’ailleurs, beaucoup conservent des plaques rouges sur le cou. Les matelas par terre, [la] douche froide, [le] chauffe-eau éteint, donc on est gelé dans les cellules… Plusieurs autres prisons sont comme cela ! [Par exemple] la maison d’arrêt de Seysses, à Toulouse… Il est impossible qu’en 2025 des êtres humains soient parqués comme des bêtes et laissés dans une telle insalubrité. »
Courrier reçu à l’OIP depuis un centre pénitentiaire du sud de la France, en mai 2025.
Cafards en cellule : « Je ne dors pratiquement plus la nuit »
« Je rencontre un problème de cafards depuis que j’ai changé de cellule. J’en ai discuté avec les surveillantes, mais elles me répondent qu’à part mettre des pièges, elles ne peuvent rien faire de plus. Pour essayer de remédier à ces nuisibles, j’ai disposé des morceaux de carton entre le mur et l’armoire ainsi que dans les endroits où ils peuvent se réfugier. Cette situation m’est devenue invivable, je suis obligée de laisser toutes les lumières allumées la nuit pour tenter de les faire fuir, mais rien n’y fait. Tout cela impacte ma santé, car je ne dors pratiquement plus la nuit. »
Courrier reçu à l’OIP depuis un centre de détention du centre de la France, en mars 2025.
Ces témoignages ont été publiés dans le Dedans Dehors N°126 Surpopulation carcérale : les personnes détenues prennent la parole