Vieillesse et Fin de vie
Corollaire de l’augmentation de la durée des peines et de l’allongement des délais de prescriptions notamment en matière d’infractions sexuelles, le vieillissement de la population carcérale met en lumière les limites de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie. Elle pose aussi la question du sens de la peine à la fin de vie. Au 1er octobre 2018 (dernières données publiées), les personnes âgées de plus de 60 ans, dont certaines de plus de 80 ans, représentaient 3,9% de la population écrouée (2 728 personnes). Leur nombre a été multiplié par 6,7 depuis le début des années 1990. Or, la dégradation de leur état de santé et les pathologies qui peuvent les frapper surviennent plus précocement en prison et sont plus aigües en raison de leur parcours de vie généralement marqué par la précarité. Dans un contexte où les conditions de détention s’avèrent inadaptées : exiguïté des cellules, sédentarité, alimentation déséquilibrée, hygiène insuffisante, etc. (Touraut, Désesquelles, 2015). Sans compter la difficulté d’obtenir les aides et les équipements médicaux nécessaires : auxiliaires de vie, matelas anti-escarres, lit médicalisé et le cas échéant fauteuil roulant. S’en suivent des situations particulièrement éprouvantes, attentatoires à la dignité, qui s’accentuent avec le temps à défaut d’aménagement de peine pour raisons médicales. D’autant que les professionnels ne sont pas formés à accompagner les personnes en fin de vie.
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