Liens avec les proches, intimité, sexualité

Consacré par la Convention européenne des droits de l’homme, le droit à la vie privée est malmené en prison. Comme les liens avec l’extérieur, qui sont pourtant « indispensables pour lutter contre les effets néfastes de l’emprisonnement (règles pénitentiaires européennes) et des vecteurs essentiels pour préparer la sortie. Si certains progrès ont été accomplis ces dernières années, avec par exemple le développement d’unités de vie familiale qui permettent de recevoir des proches en toute intimité (bien que la généralisation tarde à s’appliquer, avec de surcroit des conditions d’accès limitées), la possibilité de maintenir des contacts avec l’extérieur reste extrêmement réduite et contrôlée. Les liens sont régulièrement mis à mal par la distance entre les personnes incarcérées et leurs proches, la multiplication des transferts, les restrictions aux permis de visite, des conditions de visite le plus souvent déplorables et, plus globalement, des réflexes sécuritaires qui priment sur toute autre considération. La sexualité demeure en outre un tabou, frappé d’interdits puisque toute personne détenue surpris dans des rapports aux parloirs ou s’adonnant à des actes intimes en cellule est passible de sanction disciplinaire pour avoir « imposé à la vue d’autrui des actes obscènes ».

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