Extraits d'un courrier reçu à l'OIP depuis la maison d'arrêt de Béthune
« Je suis incarcéré depuis deux ans et je suis fatigué. Il y a beaucoup de problèmes ici : puces, punaises, pas de renouvellement d’air, pas d’isolation, fenêtres cassées dans les cellules, moisissure sur les murs, champignons omniprésents, pas d’eau chaude en cellule, des toilettes qui fuient, le plafond qui goutte, des odeurs nauséabondes, un réel manque de sécurité… Il y a beaucoup de drogue et d’alcool qui tournent, et je me rends compte que cette prison est un cercle vicieux pour les personnes qui veulent se réinsérer et venir à bout de leurs addictions.
À mon retour de l’UHSA [unité hospitalière spécialement aménagée], on m’a mis en cellule avec quelqu’un qui n’a aucun respect pour qui que ce soit. J’ai pris 15 jours de QD, alors que j’étais en dépression et sous traitement.
Plus les jours passent et plus je perds foi en la France. Je suis triste de voir à quel point on peut être abandonné. Personne ne fait rien, personne ne m’entend, rien ne change et rien ne va changer car il est trop tard,
et le gouvernement est aveugle et sourd. J’ai envie d’en finir avec cette vie. Cela fait deux ans que je suis incarcéré, et l’attente ne me paraît jamais s’arrêter, dans des conditions ignobles. Que dois-je faire ? Je perds espoir. »
Extraits d’un courrier reçu à l’OIP depuis la maison d’arrêt de Béthune