Pas de lumière naturelle, mais des odeurs
Notre cellule mesure 8 ou 9 m2. Il y a trois lits superposés, nous sommes deux, à cause des établis qui prennent de la place. On peut se déplacer dans la cellule lorsque l’on n’a pas à se croiser, sinon il faut qu’il y en ait un qui se mette sur le côté pendant que l’autre passe. La lumière naturelle n’est absolument pas suffisante sauf quand il y a pas de nuages et que le soleil donne sur la « fenêtre » et encore, c’est limite. Il y a des grilles « anti-yoyo » en plus des barreaux. On utilise tout le temps la lumière artificielle. Les toilettes sont séparées par une cloison, la seule aération ce sont deux ronds d’environ 20 cm situés à environ 2 m dans la cloison ; cela laisse donc passer les bruits et les odeurs. Lorsque l’un de nous va à la selle, il faut brûler de la peau d’orange pour dissimuler les odeurs. Nous avons déplacé la table sur laquelle nous prenons les repas à environ 1,50 m/2 m des toilettes. On aère la cellule en laissant la fenêtre constamment grande ouverte, quitte à démonter les deux battants pour un meilleur flux de l’air. Je travaille en cellule; il s’agit de faire les grandes enveloppes (pliage et collage) que l’on trouve dans les hôpitaux pour les radios ; nous sommes payés à la pièce, environ 10 euros le carton de 200 enveloppes, et il faut parfois faire nuit blanche pour en sortir un le lendemain.
Personne détenue, maison d’arrêt, mai 2013