882 adolescents vivaient derrière les barreaux au 1er juillet 2019. Si l’on y ajoute le nombre de jeunes en centre éducatif fermé, ce sont plus de 1350 mineurs qui sont enfermés. Un nombre qui ne cesse d’augmenter.
Alors que tous les textes, qu’ils soient internationaux ou nationaux, présentent la détention d’un mineur « comme une “anormalité” uniquement acceptable en dernier recours »(1) –, chaque année, ce sont environ 3 000 jeunes que l’on emprisonne(2). La plupart d’entre eux le sont avant même d’avoir été définitivement condamnés : au 1er juillet 2019, 80 % des mineurs détenus avaient le statut de prévenu. Et le nombre de jeunes incarcérés est à la hausse, sans qu’aucune corrélation ne puisse être établie avec l’évolution de la délinquance(3). En réalité, cette augmentation est surtout la conséquence du vent répressif qui souffle sur les mineurs depuis une vingtaine d’années.
- Lire notre dossier sur l’enfermement des mineurs.
Les centres éducatifs fermés, « antichambres de la prison »
Depuis la création des centres éducatifs fermés en 2002, le nombre de jeunes qui y sont placés n’a cessé de croître à mesure que les centres ouvraient, jusqu’à atteindre 487 enfants placés au 31 décembre 2018. Ce chiffre en cache un autre : au cours de l’année 2016, ce sont en réalité 1546 mineurs qui ont défilé en CEF. Alors que la délinquance est stable, et sans que ces placements de plus en plus nombreux n’entraînent une diminution du nombre de mineurs détenus. Au contraire même : le nombre de mineurs emprisonnés augmente lui aussi.
(1) CNCDH, Avis sur la privation de liberté des mineurs, 27 mars 2018.
(2) CNCDH, op. cit.
(3) Laurent Mucchielli, « Des délinquants “de plus en plus jeunes et de plus en violents” : sociologie d’une prénotion », Délibérée, La Découverte, 2017.