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Au Royaume-Uni, des aides pour financer les visites

Depuis les années 1970, les familles de personnes détenues disposant de faibles revenus peuvent bénéficier d’aides pour leurs frais de visites au parloir. Ce programme, baptisé en 1988 Assisted prison visits scheme (APVS), est financé par le ministère de la Justice britannique.

Initialement limité aux frais de transports pour une visite par mois et réservé aux peines d’emprisonnement d’au moins trois mois ou de détention provisoire de plus de quatre semaines, le système d’aide financière pour les visites a été étendu au début des années 1990. L’aide est désormais attribuée pour une visite toutes les deux semaines, soit 26 visites par an, voire plus sur demande spéciale. Le programme concerne tous les prisonniers, qu’ils soient prévenus ou condamnés, mineurs ou majeurs, quelle que soit leur durée de détention.

Pour la famille, mais pas seulement

L’aide est ouverte aux familles bénéficiaires de diverses prestations sociales : revenu minimum garanti (équivalent du RSA), allocations chômage, allocations de santé, minimum vieillesse… Différents membres de la famille sont concernés : conjoints, concubins (si la relation a été initiée avant la détention et était « stable »), parents, grands-parents, enfants… Des personnes extérieures à la famille peuvent également entrer dans le dispositif, par exemple si le détenu n’a reçu aucune visite dans le mois précédent ou si elles accompagnent une personne dépendante ou un mineur de la famille.

Transport, nuitée et baby-sitting compris

Le remboursement des frais de transport est assuré sur présentation de justificatifs (une avance peut dans certains cas être demandée). Essence, frais de péage et de parking pour les personnes véhiculées, le tout calculé sur la base d’un taux kilométrique ; titres de transport public, les familles étant invitées à choisir le mode de transport le moins cher pour obtenir un remboursement intégral. Les frais de taxi peuvent sous certaines conditions être inclus. L’aide peut également couvrir des frais d’avion ou de location de voiture s’ils ne dépassent pas ceux d’un autre mode de transport. Si le retour dans la journée est impossible, les dépenses en restauration et hébergement peuvent être remboursées. Les frais de garde d’enfants sont également pris en charge.

Une mesure consensuelle

Le dispositif essuie peu de critiques. Les délais de prise en charge de la première demande, qui peuvent aller de trois à quatre semaines, sont parfois déplorés. Des études ont aussi montré qu’un certain nombre de familles qui pourraient prétendre à cette aide ne la demandaient pas. Ce phénomène de non-recours, observable pour toutes les aides quérables, comme le RSA en France, s’explique en partie par un manque d’information à destination des familles et un formulaire jugé trop compliqué à remplir. Si des améliorations sont encore possibles, le rôle joué par ce dispositif dans le maintien des liens familiaux ne semble plus à démontrer.

Par Laure Anelli et Marie Crétenot