« Ceux qui ont perdu leur liberté mais pas leurs droits ont le plus grand mal à les faire respecter ».
Le Défenseur des droits, dans son rapport 2012 rendu public en juin, enfonce le clou : « Les détenus représentent un pour mille de la population mais 5 % de ceux qui s’adressent à nous. » Les deux tiers de leurs réclamations concernent une autre administration que la pénitentiaire. Une proportion attestant de l’étendue des difficultés rencontrées par les détenus dans leurs démarches administratives (prestations sociales, fiscalité, etc.).
En première ligne côté pénitentiaire, les « allégations de violences physiques infligées aux personnes détenues, principalement par des personnels de surveillance et, de manière subsidiaire, par des codétenus » représentent 62 % du total. Viennent ensuite les « comportements et propos déplacés de la part des personnels de surveillance » (14 %) ainsi que les mesures de sécurité abusives. A ce titre, « la question de la réalisation des fouilles à nu en prison est récurrente et sensible ». Le Défenseur s’avoue préoccupé par le nombre de « désistements » de saisines : les détenus adressent un premier courrier à ses services, puis ne répondent plus. Devant l’ampleur du phénomène, « nettement plus important que pour les saisines concernant les autres services de sécurité », il s’engage à « approfondir les causes de cette absence de réponse ».
Le Défenseur des droits, 7 rue Saint-Florentin, 75 409 Paris Cedex 08 ; Rapport annuel 2012, disponible sur www.defenseurdesdroits.fr