Depuis son arrivée à la maison d’arrêt de Corbas, le 18 mars 2013, Edgar G. fait l’objet d’une mesure « provisoire » d’isolement.
« La surpopulation actuelle de l’établissement » ne permettant pas de le placer dans une cellule individuelle ordinaire, selon la direction interrégionale (DISP). Contactée par l’OIP le 27 mars, la DISP précise que ce motif n’est « qu’un des arguments » ayant justifié la mesure, et rappelle qu’Edgar G., appelé à comparaître aux assises pour complicité dans une affaire d’évasion « médiatisée », pose des « questions de sécurité ». Une circulaire du 14 avril 2011 précise pourtant qu’une telle mesure doit « procéder de raisons sérieuses et d’éléments objectifs et concordants » permettant « de redouter des incidents graves de la part de la personne détenue concernée ou dirigés contre elle ». Des personnels de la maison d’arrêt ont confié à l’OIP que le taux de suroccupation est tel au sein de l’établissement (879 détenus pour 690 places au 1er février 2013) que l’encellulement individuel y est une « denrée rare ». Sont placées prioritairement seules en cellule les personnes présentant un risque « d’hétéro agressivité » ou faisant l’objet d’une prescription médicale spécifique (par exemple un appareil respiratoire bruyant). Un agent précise que la surpopulation pose des problèmes de surveillance des déplacements au sein de la détention. Dès lors, il « peut arriver » que des mesures d’isolement soient décidées, même si elles ne sont « pas justifiées par la personnalité du détenu », si la « surpopulation rend difficile le maintien de la sécurité ». De son côté, Edgar G. a engagé un recours, expliquant « ne pas supporter cette mesure qui [l’]affecte psychologiquement », alors qu’il doit préparer sa défense à quelques jours de son procès.
OIP, coordination régionale Sud-Est