« Depuis le 1er janvier 2013, on déplore déjà six suicides de personnes détenues placées au quartier disciplinaire, soit le même nombre que sur toute l’année 2012. »
Dans une note du 28 mars 2013, le directeur de l’administration pénitentiaire (DAP) affiche sa préoccupation, mais n’en tire pas les conséquences. Il adresse aux chefs d’établissements « un message de mobilisation renouvelée », encourageant les personnels d’encadrement à maintenir davantage de contacts avec la personne sanctionnée afin d’évaluer l’évolution de son état, non seulement à son arrivée au QD, mais aussi durant son séjour. En effet, « si le moment du placement en quartier disciplinaire constitue un moment particulièrement sensible […] plusieurs passages à l’acte suicidaire une semaine suivant le placement » ont été constatés. Un véritable plaidoyer pour l’abolition du QD au profit, par exemple, du confinement en cellule ou, à défaut, pour une réduction du quantum, conformément aux recommandations du Comité européen pour la prévention de la torture, qui indique une durée maximale de 14 jours (contre 30 en France). Le DAP préfère rappeler les mesures du plan de lutte antisuicide élaboré par le ministère de la Justice en 2009 : « procédure d’accueil » lors de l’arrivée au QD, accès au téléphone et à la radio, promenade deux fois par jour. Des dispositions indispensables mais a minima et dont l’insuffisance a déjà été démontrée.
Note du directeur de l’administration pénitentiaire du 28 mars 2013