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Les nouvelles prisons offrent-elles de meilleures conditions de détention ?

Pour pallier la surpopulation, la vétusté et l’insalubrité des prisons françaises, de vastes programmes de construction de nouvelles prisons ont été lancés à partir de la fin des années 1980.

Des prisons neuves, surchargées et déshumanisantes

Ces nouvelles prisons s’avèrent à leur tour rapidement engorgées et les améliorations sanitaires s’accompagnent de régressions. Le modèle architectural de ces nouveaux établissements empêche en effet à l’extrême les contacts humains, à la fois entre les détenus et avec les surveillants. L’obsession sécuritaire qui est au cœur du dispositif a pour conséquence de cloisonner, de séparer les détenus, de mettre en place des obstacles physiques pour empêcher les contacts, d’introduire une surveillance constante à l’aide de dispositifs automatisés : portes actionnées à distance, surveillance vidéo. La réflexion sur le contenu du temps passé en prison, dans quel espace, semble absente de la conception de ces nouveaux établissements.

Des usines carcérales éloignées des centres urbains

La taille démesurée des nouveaux établissements pénitentiaires, conçus pour accueillir au minimum 600 détenus, contribue à leur déshumanisation. Elle complique aussi les déplacements à l’intérieur de la prison, qui exigent de franchir de nombreuses grilles et mobilisent davantage les surveillants, avec pour conséquence une limitation de l’accès aux activités. « Il a fallu choisir entre parloirs, activités ou promenade », témoignait un détenu en 2010 (Libération, 24 février). Pour des raisons de coût foncier, ces nouvelles prisons ont par ailleurs été construites loin des centres urbains, ce qui complique encore les visites des intervenants, mais surtout des familles et proches des personnes détenues.

Les prisons modernes, théâtre de violences carcérales

Les prisons neuves et leur conception sous le prisme de la sécurité connaissent un grand nombre d’incidents, et des taux plus élevés d’émeutes, de suicides et d’agressions. Selon le contrôleur général des lieux de privation de liberté, les nouveaux centres pénitentiaires sont générateurs de « tensions et donc d’échecs multiples » et constituent « l’illustration du recul de l’humain ».

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