Le régime de détention, les possibilités d’activités et les règlements applicables aux prisonniers sont très différents selon le type d’établissement dans lequel les personnes sont détenues.
Pour les personnes détenues en maison d'arrêt ou en maison centrale
Les personnes détenues en maisons d’arrêt et en maisons centrale sont, en principe, soumises à un régime « fermé » : les portes des cellules sont constamment closes. Chaque déplacement au sein de l’établissement doit être accompagné par le personnel et justifié par l’accès à la promenade, l’inscription à une activité ou un rendez-vous (soins, avocats, parloirs, etc.). Le temps passé en cellule dépend de l’offre d’activités (travail, formation, activités socio-culturelles et sportives). En maisons d’arrêt, certains détenus peuvent passer jusqu’à 23h/24 enfermés dans leur cellule de 9m2 (qu’ils doivent généralement partager avec un ou plusieurs codétenus, certains devant même dormir sur un matelas à terre). Toutefois, au sein de quelques maisons d’arrêt, des modules dit « Respect » ont été mis en place. Les détenus qui y accèdent bénéficient de l’encellulement individuel, ainsi que de plus amples possibilités de circulation hors cellule (sans accompagnement obligatoire de personnels) et d’une offre plus importante d’activités. L’accès, sur décision de l’administration pénitentiaire, est conditionnée à l’adhésion à un « contrat d’engagement », qui implique de se soumettre à un système de bons et mauvais points. Par exemple, ne pas avoir fait son lit expose à un mauvais point, qui cumulés peut entraîner une exclusion du module. Ce système de gestion de détention à deux vitesses accentuent de fait les inégalités entre prisonniers.
Pour les personnes détenues en centre de détention
En centre de détention, le principe est censé être un régime « ouvert » afin d’accompagner par plus d’autonomie les efforts de réinsertion sociale. Ainsi, les portes des cellules sont censées être ouvertes pendant une partie de la journée : la circulation à l’intérieur de l’unité d’hébergement, l’accès aux douches et aux salles communes devrait être libre à ces horaires. Cependant, depuis le milieu des années 2000, l’administration pénitentiaire a instauré des régimes fermés au sein de ces établissements. Sur la base d’une appréciation du comportement des personnes détenues, l’administration peut ainsi les soumettre à l’un ou l’autre régime, avec de nombreuses conséquences sur leurs conditions de détention et leurs possibilités d’accéder à des activités. Depuis 2015, avec la mise en place de modules Respect au sein de ces établissements, la logique s’est même inversée, étant pratiquement consacré que le principe est de fait le régime fermé, la récompense le régime ouvert.