Free cookie consent management tool by TermsFeed

Le sous-équipement des prisons françaises pour les rencontres familiales et amoureuses

Les premières unités de vie familiales ont ouvert en 2003. Depuis la loi pénitentiaire de 2009, toutes les personnes détenues peuvent en principe en bénéficier. L’application de ce droit est pourtant fortement contrainte par le faible équipement des établissements pénitentiaires.

Le sous-équipement des prisons françaises pour les rencontres familiales et amoureuses

Les unités de vie familiales sont de petits appartements meublés de deux ou trois pièces, dans l’enceinte de la prison mais à l’écart de la détention, dans lesquels les détenus peuvent recevoir un ou plusieurs proches, pour une durée comprise entre six et soixante-douze heures. Depuis la loi pénitentiaire de 2009*, toute personne détenue, qu’elle soit prévenue ou condamnée, doit en principe pouvoir bénéficier d’au moins une visite en UVF par trimestre. Dans les faits, c’est loin d’être le cas. Et pour cause : en décembre 2018, seuls 51 établissements pénitentiaires sur 185 en sont dotés. Les maisons d’arrêt, qui hébergent pourtant la majorité des détenu.e.s, sont tout bonnement exclues du programme de construction d’UVF.

Autre situation pour le moins aberrante : certaines UVF dont la construction est pourtant depuis longtemps achevée ne sont pas mises en service, par manque de personnel. « Il y a, comme chaque année, dans la partie du budget allouée à la construction, une ligne consacrée aux UVF, mais pas au niveau des ressources humaines : on ne prévoit pas les moyens humains pour la faire fonctionner », explique Damien Pellen, représentant du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP). Résultat : la plupart des établissements qui ont vu leurs UVF terminées ces deux dernières années n’ont pas les personnels pour les ouvrir. C’est le cas du centre de détention d’Argentan et des centres pénitentiaires de Lorient, Saint-Quentin-Fallavier et Varennes-le-Grand. Certains établissements ferment parfois provisoirement des UVF par manque d’effectifs. « Quand il y a des arbitrages à faire en matière de ressources humaines, c’est le premier poste qui saute », déplore Damien Pellen. D’après le SNDP, le problème serait toutefois en passe d’être résolu : les UVF devraient ouvrir progressivement d’ici à mai 2019, avec la sortie de la prochaine promotion de surveillants de l’École nationale de l’administration pénitentiaire.

* Article 36 de la loi pénitentiaire.

Soutenez la diffusion du guide du prisonnier