Les femmes, peu nombreuses en prison, sont incarcérées dans des établissements ou dans des quartiers spécifiques très inégalement répartis sur le territoire.
Au 1er octobre 2019, 2 485 femmes étaient détenues dans les prisons françaises, pour un total de 2 543 places.
Soixante-dix établissements ou quartiers spécifiques accueillent des femmes détenues :
– 44 quartiers maisons d’arrêt (QMA),
– 13 établissements pour peine (QCD),
– 3 établissements pour mineurs (EPM),
– 10 centres de semi-liberté.
Seuls deux établissements leur sont entièrement dédiés : le centre pénitentiaire pour femmes de Rennes et la maison d’arrêt pour femmes de Versailles. Le plus souvent, les femmes sont donc détenues dans des quartiers au sein d’établissements pour hommes. En établissements pour peine, les treize quartiers centre de détention (CD) qui accueillent des femmes sont inégalement répartis sur le territoire, essentiellement dans la moitié nord de la France, et il n’en existe aucun dans les directions interrégionales (DI) de Toulouse et de Strasbourg. Quant aux mineures, à l’exception des DI de Lille, Lyon et Toulouse qui disposent de places en établissements pour mineurs, elles sont généralement réparties dans les quartiers maison d’arrêt pour femmes. Cette répartition hétérogène renforce l’éloignement familial et social des femmes, en particulier celles condamnées à de longues peines.
Moins de surpopulation ?
Selon le ministère de la Justice, les conditions matérielles de détention des femmes seraient « souvent meilleures que celles des hommes essentiellement parce que la surpopulation y est moins fréquente ». Dans le détail, les chiffres cachent cependant des réalités extrêmement variables : au 1er octobre 2019, 40 % des quartiers maison d’arrêt pour femmes (MAF) présentent un taux d’occupation supérieur ou égal à 100 %. Le quartier MAF de Perpignan affiche une surpopulation de 200 %, Poitiers 187 %, Bordeaux-Gradignan et Saint-Denis-de-la-Réunion 182 % et Toulouse-Seysses 170 %.
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