La prison a des effets néfastes sur les relations affectives. L'OIP a recueilli les histoires de femmes qui racontent comment l'enfermement de leur compagnon a impacté leur couple. Morceaux choisis.
« Quand il a été incarcéré, nous étions simples amis. Nous sommes progressivement devenus plus proches… Au bout de six mois avec lui, il m’a fait parvenir une photo de lui torse nu. J’en ai pleuré durant deux jours, parce que je me disais que je ne l’avais jamais vu nu… Ça fait maintenant un an que nous sommes ensemble, j’ai découvert son corps par étapes et je n’ai pas encore tout vu… »
« Il y a plus de tensions entre nous lorsqu’il est en maison d’arrêt, du fait de l’absence d’intimité et de vie sexuelle. Il s’énerve plus que d’habitude. Après six mois là-bas, c’était presque bizarre quand il a à nouveau posé ses mains sur mon corps. Comme si on avait « perdu » cette intimité, que nos corps ne se connaissaient plus. »
« Au cours de l’une des UVF, j’ai eu le sentiment que mon compagnon était devenu un animal… Vous répétez les ébats sexuels pour vous dire que vous avez profité mais ça me détruisait de plus en plus. »
« La privation sexuelle est à l’origine de nombreux conflits dans notre couple. Mon compagnon est de plus en plus jaloux, voire invivable. Et nos désirs, nos rapports ne sont plus les mêmes. Il ne supportait pas les caresses, aujourd’hui il les savoure. En ce qui me concerne, c’est l’effet inverse. Je me sens plus sauvage, moins douce. Brisée, avec une carapace. »