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Un mitard en hiver

C’était l’hiver, jusque dans mes os, les chairs transies en auto-défense.
À bien des égards, j’étais un fœtus d’une bonne vingtaine d’années enrobé d’une couverture verte.
Fébrile et tellement dépendant…
Je tremblais comme un fétu de paille, dans un courant d’air glacial.
Mes dents claquaient malgré moi, mes pieds se réchauffaient l’un contre l’autre.
Dans un silence contraignant, ma panse gargouillait de tout l’air qui la gonflait,
inondant mes papilles de sensations acides, juste pour se venger d’être si vide.
C’était l’hiver, jusque dans ma vie.

J’étais une cigale prisonnière, fiévreuse et sans voix.
Mes rêves avaient gelé, mes espoirs avaient fondu…
Je fixais le rai de lumière qui filtrait sous la porte, comme s’il pouvait me réchauffer.
La laine grattait ma peau nue, mon souffle s’emballait comme les pleurs d’un enfant.
La détresse frigorifiait mon cœur, mes yeux brûlaient d’envie de pleurer, mais ces larmes étaient ma seule richesse. « Je ne leur ferai pas ce plaisir ! »

C’était l’hiver, j’avais faim.
Et pour la première fois de ma vie, je n’y pouvais rien.

Par Tito

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