Un détenu a été hospitalisé dans un état grave mardi 15 mars, à la suite d’un feu de cellule à la maison d’arrêt de Villepinte. Ce drame intervient alors qu’en 2020 déjà, un incendie mortel dans cet établissement avait pointé une série de dysfonctionnements en ce qui concerne la prévention des risques et l’intervention des secours.
Un détenu de la maison d’arrêt de Villepinte a été hospitalisé dans la soirée du 15 mars, à la suite d’un incendie de cellule qui s’est déclenché aux environs de 18 heures. Il serait actuellement plongé dans un coma artificiel. La famille, qui a pu contacter l’hôpital, a été avertie de l’incendie par les détenus de la maison d’arrêt. Mais elle n’a pas été contactée par la direction de l’établissement. Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des flammes de plusieurs mètres de haut qui s’échappent de la fenêtre de la cellule. On entend les cris des détenus qui tentent d’alerter les équipes de surveillance. « Ça fait 20 minutes qu’on les appelle ! » commente l’un d’eux.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produit à Villepinte. A deux reprises dans le passé, en 2015 et 2020, des personnes détenues ont trouvé la mort dans un feu de cellule. Notre enquête sur l’événement de 2020 pointait une série de dysfonctionnements, qui avaient freiné l’alerte et ralenti l’intervention des secours : des interphones en panne (dispositif permettant aux détenus d’appeler les surveillants en cas d’urgence), des détecteurs de fumées absents de certains bâtiments, un personnel pénitentiaire en sous-effectif[1]. L’Inspection générale de la justice (IGJ) avait ouvert une enquête dans le but d’identifier les anomalies ayant conduit à cette tragédie, mais les conclusions n’ont pas été rendues publiques[2].
Dans un dossier consacré aux incendies en prison, l’OIP rappelait en octobre 2021 que, plus qu’ailleurs, l’enjeu de leur prévention dans l’univers carcéral est de taille, car les personnes y sont maintenues captives[3]. Pourtant, les contrôles dans ce domaine restent limités. Aux dysfonctionnements techniques s’ajoutent souvent des lacunes dans la formation des surveillants. Avec parfois des conséquences dramatiques.
Contact presse : Pauline Petitot – 06 50 87 43 69
[1] « Incendie mortel à Villepinte : un classement sans suite, et toujours autant de questions », Dedans Dehors n°108 – octobre 2020
[2] Les rapports de l’IGJ sont remis au ministre de la Justice, qui décide des suites à y donner.
[3] Dedans Dehors n°112 – octobre 2021 Incendies en prison : carences et défaillances