Depuis plusieurs semaines, des proches de personnes incarcérées à la maison d’arrêt de Nanterre, qui hébergeait 959 détenus au 1er mai 2023, ne parviennent pas à leur rendre visite, faute de réponse du service téléphonique de réservation des parloirs, géré par le prestataire privé Gepsa.
Le père d’un détenu témoigne ainsi avoir essayé de le contacter à plusieurs reprises, sur des jours différents, laissant parfois sonner plus de deux heures durant, sans résultat. Il a fini par obtenir un rendez-vous, mais en passant par la conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation de son fils. D’autres proches font état du même problème. Or, s’il existe maintenant une plateforme numérique pour les prises de rendez-vous, elle n’est utilisable qu’après une première visite au parloir. Le premier rendez-vous doit, lui, nécessairement être pris par téléphone.
L’Observatoire international des prisons (OIP) a tenté de joindre le service des parloirs à divers moments de la journée entre le 26 mai et le 2 juin, en vain. Le plus souvent, il n’y a aucune réponse. Parfois, un répondeur indique les horaires d’ouverture du service, les lundis de 14h à 16h30, mercredis de 12h à 13h et vendredis de 9h à 11h30. Non seulement ces horaires sont très réduits, n’offrant qu’une ouverture de six heures hebdomadaires à la prise de rendez-vous, mais même en appelant aux heures indiquées, l’OIP n’a pas réussi à joindre le service.
Ces difficultés de réservation de parloir portent atteinte au respect de la vie familiale, consacré par tous les textes de droit international, notamment par l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme. L’accès à la réservation en ligne, qui s’est généralisée dans les établissements pénitentiaires, ne saurait dispenser d’un accueil téléphonique effectif, que ce soit pour les premiers rendez-vous ou pour les personnes exclues du numérique.
écrit par Odile Macchi et Carlota Ruiz-Hernandez