Surpeuplé, insalubre, infesté de rats et de nuisibles, le centre pénitentiaire de Ducos, où des cellules de 9 m2 peuvent parfois accueillir jusqu'à cinq détenus, a été maintes fois pointé du doigt pour ses conditions de détention inhumaines. Il souffre en outre d'une carence criante d'activités et de travail, ce qui accroît les phénomènes de violences entre ses murs.
Saisi par l’OIP, le tribunal administratif de Fort-de-France a fini par reconnaître cette situation et a ordonné, en octobre 2014, des mesures d’urgence afin de pallier les conditions de vie « plus qu’insupportables » dans cette prison.
Par des courriers répétés, l’OIP tente, depuis cette décision, d’obtenir des informations de la direction de l’établissement sur la mise en œuvre effective de ces mesures. A ce jour, aucune réponse n’a été fournie par la direction et des courriers de détenus dénonçant leurs conditions de détention continuent d’affluer à l’OIP.
Les mesures prescrites par le juge administratif étant par ailleurs sans effet sur les problèmes structurels dont souffre l’établissement et notamment sa surpopulation, l’OIP a – en février dernier – accompagné neuf détenus du centre pénitentiaire dans leur saisine de la Cour européenne des droits de l’homme. Au 1er juin 2015, 947 personnes étaient détenues à Ducos pour 569 places opérationnelles. Le taux d’occupation est de à 134% au quartier centre de détention et s’élève à 221% au quartier maison d’arrêt, des chiffres en augmentation depuis la décision du tribunal.