Une caractéristique des prisons françaises est le manque d’activités hors cellule et l’oisiveté qui en découle.
Temps d'activités
Les personnes détenues bénéficient de 3 h40 d’activités par jour en semaine, 24 minutes le week-end. Toutes activités confondues (c’est-à-dire aussi bien la possibilité d’accéder à du matériel de musculation dans une salle de la taille d’une cellule, que l’exercice d’une activité professionnelle, le suivi d’une formation ou la participation à des ateliers socio-culturels ). Et ce, en moyenne (enquête flash de la DAP, fin 2016).
Ainsi, en maisons d’arrêt surpeuplées, la plupart des détenus passent en réalité vingt-deux heures voire vingt-trois heures sur vingt-quatre à attendre enfermés en cellule, souvent devant la télévision (à condition d’en payer la location). Quand le Conseil de l’Europe préconise des activités hors de cellule au moins huit heures par jour. Le temps de détention devrait être pensé en fonction des besoins des personnes détenues et construit autour d’activités variées alliant formation professionnelle, travail, activités socio-culturelles ou éducatives et programmes visant à favoriser leur sortie de délinquance. On en est loin.
Sport
Le sport est l’activité la plus prisée par les détenus. La majorité d’entre eux ont accès aux installations sportives entre une à trois heures par semaine. Une offre insuffisante au regard des listes d’attente observées.
Scolarisation
Les actions d’enseignement permettent à un quart des détenus d’être scolarisés, pour six heures par semaine en moyenne.
Activités culturelles
Une part importante d’activités culturelles peut être proposée en prison (atelier d’écriture, théâtre, photo), mais chaque atelier concerne à peine une dizaine de détenus, si bien qu’une infime minorité y a accès.
Travail
Le travail est également très recherché par les détenus. Il leur permet de se constituer un pécule et de sortir de leur cellule. Et encore, le travail proposé est parfois réalisable dans l’espace de la cellule (travaux de pliage, ensachage,…). Le travail carcéral ne concerne qu’un quart des détenus. Il est sous-payé : la rémunération maximale possible atteint 45% du SMIC, mais la plupart du temps, elle est moindre, les détenus étant encore payés à la pièce dans les ateliers. Les détenus travailleurs ne sont pas protégés par le droit du travail, ils n’ont pas de droits syndicaux. La plupart des tâches proposées sont peu qualifiantes. Le travail se résume pour les détenus à une activité occupationnelle, ou une source de quelques revenus, puisqu’ils ne pourront souvent pas mobiliser une compétence acquise à leur sortie de prison.